Un projet de recherche sur le Sahara occidental et central à l’époque médiévale peut sembler, de prime abord, complètement illusoire à mener en raison des conflits et de l’instabilité politique qui caractérisent actuellement ce vaste territoire. Les missions de terrain (collecte de documents, repérages archéologiqueS ou inventaires architecturaux) sont tout simplement irréalisables.
Ce projet vise justement à pallier ces handicaps et à suivre des chemins de traverse, en exploitant une vaste documentation dispersée dans des fonds documentaires accessibles en France et à l’étranger (notamment Espagne, Italie, Maroc et Mali).
Il s’agit de documents de catégories très disparates (sources textuelles – registres de compte, chroniques, etc.-, sources cartographiques, rapports de fouilles, données climatologiques et géomorphologiques, etc.) rédigés dans des langues toutes aussi variées (arabe, hébreu, italien, espagnol, etc.).
Les enjeux sont multiples. Confronter et décloisonner les données issues de cette documentation pour comprendre :
- comment cet espace de transit a été intégré à différents réseaux (commerciaux en lien avec l’Europe, diffusion des savoirs)
- comment les communautés humaines se sont implantées dans un milieu écologique souvent hostile et à l’équilibre fragile. La superposition de différentes échelles, spatiales et temporelles, permet également de s’interroger sur la construction du Sahara médiéval comme objet d’étude historique.
Il s’agit d’opérer un décloisonnement :
– entre disciplines (association historiens des textes, archéologues, spécialistes de la culture matérielle
– entre aires culturelles (mondes chrétiens, juifs et musulmans)
pour permettre un réel renouvellement de l’histoire de cette espace mal connu et inaccessible.
5 axes :
- 1 : la pertinence du Sahara en tant qu’objet historique
- 2 : les représentations et les imaginaires mis en œuvre à l’époque médiévale pour définir le Sahara, ou comment les auteurs médiévaux se sont-ils efforcés de définir le Sahara ?
- 3 : les relations entre l’homme et son environnement au cœur du désert saharien
- 4 : la culture matérielle et les réseaux d’échanges
- 5 : les réseaux de la création et de la transmission des savoirs